Point de vue

Baisse des médicaments au Maroc , une mise au point nécessaire Par Nabil Nachite

      Par Nabil Nachite

À travers ce post je réponds à quelques pharmaciens qui essaient en ces moments cruciaux par lesquelles passe la profession de culpabiliser et essayer de diviser le corps officinal, et ceci dans l’espoir de voir les instances (CNOP et FNSPM) échouer dans leurs missions.
La baisse des prix était un processus inévitable au Maroc suite à nombreux indicateurs et facteurs, à part que c’est une tendance mondiale. Et je défie ces perturbateurs de me citer un seul pays ou la baisse a été arrêtée par n’importe quel moyen (aucun sit-in ou grève ne pouvait arrêter cette restructuration du secteur) !Par contre la fédération s’est imposé afin de rentrer dans la négociation des marges alors que l’accord initial d’acceptation a été signé en cachette entre les labos et le ministère.

  • Nabil Nachite président du syndicat des pharmaciens
  • vice-président de la FNSPM

Le prix du médicament au Maroc depuis les années 60 et jusqu’à l’arrivée du décret 2-13-852, était réglementé par 2 textes, l’un pour les médicaments fabriqués localement, l’autre pour ceux importés:
– Arrêté du ministre de la santé publique n°2365-93 du 1er décembre 1993
– Arrêté du ministre de la santé publique n°465-69 du 18/09/1969

Plusieurs rapports mondiaux et nationaux ont été des précurseurs majeurs pour l’actualisation de la méthode de fixation des prix au Maroc et ceci suite à plusieurs dérives et scandales parmi ces rapports :
– L’enquête sur les prix des médicaments réalisés par l’organisation mondiale de la santé(OMS) en collaboration avec le ministère de la santé en 2004
– Le rapport de la mission d’information sur le prix du médicament au Maroc présenté à la commission des finances et du développement économique de la chambre des représentants du 03 novembre 2009
– L’étude sur la concurrentiabilité du secteur de l’industrie pharmaceutique effectué par le conseil de concurrence en 2010

Rappelez-vous quelques irrégularités :
– scandale du laboratoire canadien APOTEX spécialiste de génériques
– Manœuvres commerciales faites par des multinationales pour freiner le lancement de génériques et garder le monopole au Maroc (on retrouvait des génériques plus cher que le princeps)
– Exemple de médicaments qui ont baissés dans les pays d’origine et que certains labos ont continué à les vendre au Maroc avec leur prix de lancement (affaire de l’interféron, plavix et autres)

Comment le prix du médicament est révisé :
– Révision basé sur le benchmark en comparaison avec les 7 pays de référence
– la révision chaque 5 cinq ans
– une autre révision basée sur le benchmark aussi est faite sans attendre le délai de 5 ans et elle est faite par le labo lorsque la baisse du prix du princeps dépasse 10% au niveau des pays de références du benchmark,
– dès que le médicament perd son brevet son prix baisse presque de 40% (% qui était accordé pour amortir le coût de la recherche). et donc il doit baisser de prix aussi au Maroc ;
– baisse faite par le labo pour freiner les génériques ou pour les concurrencer

 

Il faut savoir que dans le circuit du médicament on est des dispensateurs, et que il n’y a aucune loi qui nous permet nous pharmaciens officinaux d’empêcher un laboratoire fabriquant de ne pas baisser le prix de ses produits.
LA FÉDÉRATION A MENÉ UNE BATAILLE POUR PRÉSERVER LA MARGE DU PHARMACIEN , CHOSE RÉALISÉE ET AVEC AUGMENTATION DE 4% SUR LES PRODUITS A TRÈS FORTE ROTATION en plus du retour des produits hospitaliers à nos étagères avec un PPV.
LA FÉDÉRATION A DÛMENT REMPLI SON CONTRAT ENVERS LA BASE

En conclusion, certains se sont enrichis sur notre dos et le dos du citoyen, avec la venue du décret de fixation des prix ils ont commencé à s’entre tuer et à jouer la comédie de la citoyenneté alors que ce n’est que la partie apparente d’une guerre commerciale très rude .
Le ministre en profite bien sûr pour faire le BUZZ politiquement et tout le monde a oublié l’officinal qui a toujours été le plus citoyen de tous et à toujours sacrifié pour le bien de cette patrie, mais maintenant ce n’est plus le cas……de sacrifier à la place d’autrui.

On a tant attendu pour que vous puissiez tenir à vos promesses, maintenant c’est à nous de prendre les choses en main.

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