Au Maroc « certains » pediatres et radiologues vendent Illégalement pour 60 milliards de medicaments!!
Par Samir Zenati
C’est un chiffre qui laisse dubitatif quand on sait la crise sans précédent dont passe l’officinal au Maroc ! En effet et selon le dernier et excellent rapport de la commission spéciale dépendante de la FNSPM ,(télécharger rapport pdf ) 60 milliards de cts sont « détournés » des caisses des officines à cause de la vente parallèle par certain pédiatres ,(entre autres les vaccins 40 milliards ou 400 millions de dirhams ), et certains radiologues (20 milliards pour les produits de contraste )!!
Et ce n’est pas tout, puisque les cliniques s’accaparent 100 milliards ( en toute » légalité » cette fois) , et que l’État prive les officines de 8 millions de patients (ou de clients ) , à cause de la RAMED ( Couverture médicale pour les démunis ) décriée de tout part ( l’État achète et distribue gratuitement, se substituant au pharmacien, chaque année pour 520 millions de dhs d’insuline, soit 90% des besoins de l’ensemble de la population, couverture souvent accusée d’être incomplète et inefficace!)
Un chiffre énorme ,et un manque à gagner considérable , si on sait que le chiffre d’affaire annuel moyenne (C.A) de l’officine au Maroc est de 80 millions de cts (C’est 2 fois moins qu’en Algérie et 5 fois moins qu’en Jordanie ou au Liban. En France, le CA moyen est de 1,8 milliards!). La faiblesse de ces C.A est encore plus dramatique quand on sait que 90% des pharmacies marocaines ont vu ce C.A baisser ces 5 dernières années de 20 à 50% à cause des baisses successives des prix des médicaments.
Un calcul simple , si le CA est de 80 millions et que les pharmaciens sont au nombre de 10000, les 60 milliards des vaccins et produits de radiologies représenteraient un manque a gagner brute de 60000 dh c’est à dire 7,5 % du CA annuelle !!! Si on lui ajoute les cliniques, ce sont d’autres 13.5% !!! Et Si on ajoute certains gynécologues qui commercialisent les médicaments pour les grossesses assistées,infertilité … , les associations qui parviennent, ,avec la complicité de certains laboratoires pharmaceutiques et de certains grossistes et officinaux, à se procurer des médicaments pour les revendre. cela fait au bout du compte 40% ou 32 millions de centimes de perte sèche !!!
Ce ci pour ne pas citer les produits vétérinaires , les dispositifs médicaux stériles qui sont du monopole « théorique » de l’officine , l’informel (contrebande ,médicaments étrangers, produits au noir etc …) et surtout les échantillons médicaux……! Vous en conviendrez c’est la quasi totalité du chiffre d’affaire qui s’envole ( plus de 80 millions de centimes)
- Plus de 3000 pharmacies, soit 25 % de l’ensemble des officines sont en quasi faillite. Elles ne survivent que grâce au crédit fournisseur accordé par leurs grossistes .
• Plus de 1000 pharmaciens sont interdits de chéquiers, en raison d’incidents de paiement.
Certains sont même en prison pour avoir émis des chèques sans provisions .
• 60 % des pharmaciens d’officine ont un revenu net mensuel inférieur a 5.000 Dhs
Les autres ont vu leur revenu baisser jusqu’à 60%
Malgré l’évidente paupérisation du pharmacien d’officine, la défense de ses revenu relève du parcours du combattant car l’opinion généralement répandue est que la pharmacie est une profession riche. Cette Idée est tellement ancrée dans l’inconscient collectif que les décideurs confondent trop souvent le chiffre d »affaire ( prix de vente = PPV )du pharmacien avec sa marge.
- LES MES URES URGENTES A PRENDRE ET LES PROPOSITIONS• Au niveau législative l’actualisation et la promulgation de nouveaux textes encadrant la profession, adaptés dans leur application a la réalité de notre pays, sont Impératives. (Textes
Conseil de l’Ordre, Dahir de 1922, Loi 17/04, … ) .
• Au niveau économique, il est urgent de trouver des solutions pour pallier aux baisses des C.A des officines et des revenus des pharmaciens- L’adjonction d’un numerus clausus, non seulement quantitatif mais aussi qualitatif, a la distance de 300m à vol d’oiseau, pour la création d’une officine, est une mesure Indispensable pour assurer la viabilité des officines.
- La vente des médicaments en dehors du circuit légal doit être lourdement pénalisée. Tout médicament dispensé en dehors de l’officine, à titre gratuit ou onéreux, doit faire l’objet d’une liste limitative ainsi que-d’un emballage spécifique.
- Augmenter le prix des médicaments dont le PPV est Inférieur à 23 dhs et Instaurer la liberté des prix et des marges des médicaments non remboursés à l’instar des pays du benchmark.
- Introduire des indemnités de garde et un forfait rétrocédé par l’organisme mutualiste par dossier rempli par le pharmacien pour le patient, etc .
- Droit de substitution pour mieux gérer les stocks