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APPEL ADRESSÉ A LA MAJORITÉ SILENCIEUSE par jamal Zniber

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Notre profession est bien malade. Mais la crise économique qui la frappe de plein fouet n’est qu’un symptôme de déséquilibres beaucoup plus profonds. Cette crise a des racines lointaines et des ramifications multiples qui englobent tous les aspects de la vie au sein de notre corps pharmaceutique.
Pour guérir notre profession, il ne suffit pas de se concentrer sur un seul symptôme et de penser que, en le traitant avec un seul remède, tous nos problèmes seront résolus. Il convient de considérer notre profession pour ce qu’elle est. C’est à dire une communauté complexe formée d’individus qui vivent chacun de leur côté, non seulement leurs problèmes professionnels et financiers, mais aussi familiaux, psychologiques, politiques, etc…
Aujourd’hui, notre volonté de défendre notre profession ne suffit plus à occulter cette réalité qui devient contreproductive quand on juge l’autre et qu’on le condamne uniquement parce qu’il ne pense pas comme nous.
Sans doute suis-je en train de commettre un péché d’orgueil en écrivant, ici, que j’ai toujours apporté ma modeste contribution à la défense de notre profession pendant mes 40 ans d’exercice. Au moment de la baisse des prix des médicaments, par exemple, j’ai prôné la solidarité avec la Fédération lorsqu’elle défendait nos intérêts pendant la délicate phase de négociations avec le ministère de la santé. Cet appel à la raison a suffi à me ranger dans le clan des ennemis de tous ceux qui dénigrent systématiquement tout ce qu’elle entreprend…
Par la suite, la Fédération m’a sollicité pour faire partie d’une commission officieuse qui travaille bénévolement, tous les mercredis, depuis le mois de septembre 2014 sur les différents textes de loi qui doivent être présentés à notre ministère de tutelle pour préserver notre avenir. (Cette commission n’a rien à voir avec la Commission Provisoire du conseil de l’Ordre qui a été nommée par M. le ministre de la santé)
Compte tenu des délais impartis, la Fédération ne pouvait répondre avec célérité à cette demande. C’est ainsi que cette commission a été créée, par la Fédération, afin que ses membres l’aident à étudier les dossiers les plus brûlants. Mon seul souci, ainsi que celui de tous les autres membres de cette commission, est d’apporter des solutions aux graves problèmes qui se posent à notre métier de pharmacien, sans trop nous poser de questions.
En effet, à quoi cela nous aurait-il servi, alors que notre profession était en train de prendre l’eau de toutes parts?
En quoi cela nous aurait-il servi de le faire, sachant que bon nombre des membres de nos instances professionnelles ont adopté depuis longtemps, une seule et même règle: celle de ne plus en respecter aucune.
Les coups tordus, les irrégularités les plus flagrantes, la suspicion et l’amalgame n’ont-ils pas été institutionnalisés par certains?
Comment pouvons-nous encore croire que nos prochaines élections puissent plébisciter les meilleurs d’entre nous et éliminer les personnes et les clans indignes de nous représenter et défendre nos intérêts moraux et matériels?
Quand allons-nous enfin arrêter de creuser notre tombe qui se nourrit de la dégradation continuelle de nos rapports confraternels?
Cette publication sera sans doute jugée déplacée par des confrères.
Ne proposant aucune solution pour nous sortir de cette consternante situation, certains la jugeront stérile et violente en arguant le fait que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Mais peu m’importe !
Dans l’état de déliquescence avancée de notre profession, la seule chose qui me préoccupe est de trouver un moyen d’y mettre un terme.
Malheureusement, je n’en ai pas.
Aussi me suis-je convaincu qu’un électrochoc pourrait peut-être réveiller cette majorité silencieuse dont la démission est responsable de tous nos malheurs, et de conclure cet appel en faisant mienne cette citation de Che Guevara qui disait :
« Soyez réalistes: demandez l’impossible ».

Zniber Med Jamal

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